Ce que n'est pas l'aïkido
Dans certains dojos, la pratique de l’aïkido a dévié et est devenue un sport avec des compétitions, des examens, des récompenses et des valorisations. Rien à voir, donc, avec l’aïkido traditionnel. La compétition, notion sportive, n'est pas une évolution mais une régression. En effet, pour que la compétition soit possible, il faut créer des règles et ne garder que les techniques les moins efficaces sinon cela deviendrait un sport dangereux, donc interdit. Par exemple une claque est un coup interdit en karaté : toucher son adversaire vous disqualifie ; saisir les cheveux, mettre les doigts dans les yeux… est interdit en judo.
La compétition est donc un jeu sans aucune réalité martiale. Le champion le plus fort aujourd'hui, dans le cadre de ce jeu irréaliste, est quelqu'un qui au cours de sa carrière a perdu de nombreuses fois ; martialement... il aurait été tué depuis longtemps ! Dans un art martial, la compétition est impossible : sur un champ de bataille, il n’y a aucune règle !
La compétition demande une performance physique, l'épreuve durant un certain temps. Dans un art martial, l’adversaire doit pouvoir être mis hors de combat en une fraction de seconde ; une technique efficace ne doit pas nécessiter de force.
Le culte du champion – de la vedette – n'existe pas dans la pratique martiale où la perfection est un objectif lointain que l'on poursuit sans jamais l'atteindre. Aucune raison de se glorifier...
Le pratiquant sportif est prêt à tout pour arriver à ce statut de champion ; même à tricher, à se doper. Aucune raison pour le pratiquant d'art martial de tricher, car c'est s'illusionner sur ses compétences... et sur un champ de bataille cela signifie : la mort. Au contraire, il doit parfaitement connaître ses compétences et ses limites, c’est-à-dire avoir une parfaite connaissance de lui-même.
Assimiler l'aïkido, art martial traditionnel, à un sport martial – comme le judo ou le karaté – est donc une très grossière erreur.
L'aïkido est un art, et non un sport.