« La Voie du Guerrier a été mécomprise comme moyen de tuer et détruire. Ceux qui recherchent la compétition commettent une grave erreur. Frapper, blesser ou détruire est le plus grave péché que puisse commettre un être humain. La véritable Voie du Guerrier est de prévenir le meurtre, c’est l’Art de la Paix et le pouvoir de l’Amour. »
Lorsque l’on pratique l’aïkido, il nous faut oublier notre éducation occidentale qui aime comparer les personnes entre elles en attribuant des notes comme à l’école ou des adjectifs comme dans la vie de tous les jours : « cette fille-là est belle ; ce garçon est bête ». Quoi de plus subjectif ? Rien n’est bon ou mauvais, beau ou laid, positif ou négatif… Ce sont des conceptions qui sont propres à chacun et donc différentes pour chacun.
Il en est de même pour le yin yang. On ne dit pas "yin et yang", cela traduirait une incompréhension de cet aspect de la philosophie orientale, car l'un ne peut exister sans l'autre. Ils sont complémentaires : les montagnes créent les vallées ; pas de montagnes pas de vallées. Ce sont les honnêtes gens qui créent les bandits : quand vous définissez le statut des honnêtes gens, vous définissez en même temps le statut de ceux qui ne sont pas honnêtes. Si la main à une paume elle a obligatoirement un dos etc.
Les Orientaux se sont aperçu très vite que rien ne se produisait sans le ciel, le soleil, la pluie etc. Il leur fallait donc savoir comment cela s'organisait et quelles étaient les lois qui régissaient tout cela. La dualité n'était qu'apparente ; aussi n'ont-ils jamais classé les choses en familles, en genres, comme nous, mais ils ont essayé de comprendre les interrelations entre toutes les choses. Certaines évoquant le yin, par rapport à d'autres moins yin qui évoquaient plutôt le yang. Prenons un exemple : le nord est de nature yin par rapport au sud qui est de nature yang. On peut dire que Paris est plus yin que Marseille. Mais Paris est plus yang que Bruxelles. Yin yang, omote ura, le principe est le même. Nous ne sommes pas habitués à cette évolution dynamique, c'est pourquoi très souvent en aïkido on trouve des listings des techniques omote, des techniques ura, bien figées. Cela correspond parfaitement à notre formatage occidental, mais c'est une mauvaise compréhension du principe oriental yin yang.
L'étudiant en aïkido qui s'attend à trouver un sport est complètement désorienté. Par contre, pour celui qui veut s'enrichir intellectuellement, avoir un développement personnel, c'est une voie incomparable. Comme un miroir, l'aïkido nous renvoie notre image. Et celle-ci ne nous plaît pas toujours, alors certains choisissent la fuite : ils arrêtent pour un prétexte quelconque, alors que d'autres n'en sont que plus motivés, voyant toute la richesse qui les attend.

L’aïkido est plus qu’un art martial, c’est une philosophie.
O Sensei disait : « Le but de l’Aïkido est de nous mettre en harmonie avec l’univers et de faire de nous un élément intégré à cet univers. Ceux qui ont atteint cette unité ont l’univers en eux-mêmes. Si je suis les lois de la nature, quiconque m’attaque, attaque la nature. »